• Au premier pas dans la salle, tu te maudis d'être venu.

    La cafétéria est déjà bien pleine, trop pleine de gens qui t'observent.

    Des internes de l'institut, comme toi, mais aussi des visiteurs qui semblent analyser chacun de tes gestes. Sans oublier les professionnels qui te surveillent du coin de l’œil.

    Tu te saisis d'un plateau, et le rempli de la première chose que tu vois. Tu es trop angoissée à l'idée que l'on te regarde avec autant d'insistance pour prendre le temps de choisir. Une fois chose faite, tu ne sais plus vraiment ce que tu dois faire par la suite.

    Tu fais face à ces yeux qui te fixent, et tente désespérément de trouver un coin sombre où te glisser. Mais la lumière est partout.

    Un frisson descend le long de ta colonne vertébrale lorsque tu prends conscience de ne pas avoir bougé depuis un moment, et que ça commence à devenir étrange pour tous ces observateurs. Lentement, tu effectues un pas, puis deux, jusqu'à pouvoir t'asseoir sur la première place vide venue.

    Mais à peine installé, tu te rends compte que tu as fais le mauvais choix. Tu es entourée de garçons, l'un à l'air fermé, l'autre menaçant, et l'autre... carrément flippant avec ses yeux injectés de sang.

    Tu baisses ton regard sur ton assiette, pour ne pas les incommoder, et te saisis de ta fourchette sans toutefois la porter à ta bouche.

    Ta gorge est serrée, ton estomac noué, tu n'as pas la force de manger quoi que ce soit.

    Finalement, tu n'aurais pas du venir.


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